La torpeur des étés dociles
M'évoque encore ces longues heures
Passées sur les quais de Lannion
Où dans ces années d'après guerre
Le vieux sablier du Léguer
Venait dormir sous les tilleuls
Bercé du Tac Tac imbécile
Par une frêle grue mécanique
Qui puisait dans ses cales ventrues
De la poudre de coquillages
Elle s’entassait sur des montagnes
En soyeux flocons de calcaire
Devant ce gamin de cinq ans
Qui ne savait rien de l’hiver
Alors de lourds postiers Bretons
Les chargeaient en grands tombereaux
Econduits par des laboureurs
Qui s’en allaient dans le Trégor