Seul
Je dresse mon âme de fer sous la course de l’orage
Bourdonnant d’étincelles tel un feu de Saint Elme
Sous les pluies électriques aux tonnerres qui fredonnent
Comme ces fins calvaires perdus en Brennilis
Je m’efflanque soudain aux soleils qui m’embrasent
Quand la morsure du sel qui s’épanche de mes larmes
Me brise en mille regrets de n’être qu’immortel
Comme ces froides tourbières qui fument aux matins
Je m’évapore déjà dans l’essence des résines
Dans ces forêts pentues qui courent vers l’Ellez
Où je reviens toujours pour arrêter le temps
Comme les épicéas qui déchirent les nuages
Dans ces silences d’aube qui étarquent l’instant
Où mon esprit s’éveille au son du jour nouvel
J’envisage qu’un jour je deviendrais mortel
Comme ces vieux souvenirs que je voudrais honnir
Ces éternels enfers des guerres enfin perdues