L'homme et la mer (Baudelaire)

Le poête sait voir et dire des rélités invisibles, des liens secrets qui existent entre les êtres qui composent le monde, ici entre l'homme et la mer:

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes,
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables!

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes,
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables!
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Dit- te den digabestr e plijo dit ar mor!
Ur melezour eo evidout da arvesti ennañ da ene
En hirder hiraezus ar gwagennou divent,
Da spered n’eo ket un islonk flouroc’h....

Te a blij dit splujañ e donder da skeudenn
Pokad ha briata a ra dezhi gand da zaoulagad
Da galon a c’hoari a-wechou gand he zrouzig ingal
Pa zasonn ennout ar boan direiz ha gouez.

Teñval ha kuz oc’h ho taou.
Gwazh ebed ne oar donder islonkou an ene kristen
Den ne oar pinvidegezhiou kuzh ar mor.
Ken jalous oc’h da vired ennoc’h ho sekrejou....

Ha koulskoude, abaoe meur a warlene
m’emao’ch o stourm dizeblant an eil ouzh egile
Rak e plij kement deoc’h ar gwad hag an ankou
C’hwi, stourmerien beurbadus, breudeur didruez.

Et c’est là que je me suis rendu compte du non sens de la dernirère phrase de Beaudelaire. Effectivement, la mer et l’homme sont “fréres et sœur” car l’un est féminin et l’autre masculin”. N’oublions pas que Beaudelaire était homo.......

Subtilité qui ne m'avait pas sauté à l'oeil.
D'un autre côté, ce mot de "frères" veut peut-être simplement exprimer cette ressemblance dans le côté implacable- en qq sorte, l'homme et la mer, ces deux lutteurs, seraient frères d'armes... et aussi adversaires...
J'aime quand les mots nous mènent au-délà de ce qu'ils semblent vouloir dire...

Rimbaud aimait Verlaine , pas mal comme couple
mais qui aimait Beaudelaire je ne sais pas LOL

J'aime quand les mots nous mènent au-délà de ce qu'ils semblent vouloir dire...

Oui, sans doute, on doit tout pardonne au poête.......à ce qu'on dit......

Jouer avec les mots est le propre d'un poète, certains avec plus de brio que d'autres !

Et la mer et l'amour ont pour partage,
Et la mer est amère et l'amour est amer,
L'on s'abîme en amour aussi bien qu'en la mer
Car la mer et l'amour ne sont point sans orages.

celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir les armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

Pierre de Marbeuf

Oui, je pardonne au poête qui me fait rêver, qui sait voir ce que je ne sais pas voir et qui trouve les mots pour le dire, des mots qui me touchent...

Bien s^r, mais attention de ne pas se laisser endormir par des niaiseres faussement poêtiques....

J'ai lu quelqu part une critique asez savoureuse au sujet de V.Hugo pour ses vers dans "La conscience" (légende des siècles) que nous avons tous appris par cœur......

Il révéilla son fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir , sinistre dans l'espace.

Si nous traduisons cette phrase en "né-breton"
voilà l'image que nous obtenons.

- On réveille le fils qui dort (donc pas besoin de préciser qu'il dort)

- On réveille la femme qui ne dort pas (elle est lasse)

- et il se remt à fuir (tout seul dans...l'espace (???°
et là, on se demande pourquoi il a réveillé les deux autres car il s'en va seul!

Ne nous laissons pas endormir par la grandiloquence............

Au fait, il ne me semble pas avoir vu de poêtes de langue bretonne sur ce forum? Je me trompe?

en tous cas il y a la rubrique pour ça!!!

Bonjour à toutes et à tous,
Vraiment beaux tous ces poèmes... Je les ai relus avec grand plaisir. Merci à vous.
Isabelle
http://armorpassion.com/