Voilà quelle pourrait être la devise de nos dirigeants actuels, de tous bords qu’ils soient.
Le tout sur fond de phénomène de mode : l’écologie.
Ecotaxe et taxe carbone, sont les deux mamelles d’impôts déguisés que l’on veut nous faire passer sous couvert de bonne action, en faisant appel à notre conscience citoyenne.
Entrons dans le détail de ces usines à gaz, un paradoxe pour des mesures écolos, plus particulièrement dans le domaine qui nous interesse : le transport.
L’Ecotaxe.
Elle existe déjà depuis un moment. Vous la payez pour le recyclage des appareils électriques par exemple, depuis 2006, ça va de 1 cts pour un téléphone portable, 1 euro pour un pc à plus de10 euro pour un réfrigérateur.
Dans le même ordre d’idée on a vu arriver en 2007 le même principe pour les voitures neuves. Avec le fameux bonus/malus écologique. Suivant le taux d’émission de CO2 la restitution peut être de 5 000 euro pour les véhicules produisant moins de 60 g de CO2/km, ne cherchez pas ça ne concerne que les véhicules hybrides ou électriques, à une taxe de plus de 2 600 euro si la voiture de vos rêves produit plus de 250 g de CO2/km, là ça concerne de très gros véhicules à très prix très élevés donc cette taxe sur le montant global passe quasiment inaperçu pour ceux qui les moyens de les acheter.
Il fallait donc bien que l’Etat se tourne vers d’autres sources de financement, le transport sera donc toucher à son tour courant 2011.
Alors, comment ça marche ?
Simple, on taxe tous les véhicules de plus de 3t5 empruntant le réseau national hors sections à péages.
Pour la Bretagne c’est simple, c’est tout notre réseau côtier et central qui est concerné. Il y a donc eu levée de boucliers des transporteurs qui ont vu, légitimement, une menace pour la survie de leurs entreprises. Première réponse de l’Etat, cette taxe sera répercutable aux clients, donc au final au consommateur. Nouvelle bronca des transporteurs qui ont obtenu que les tarifs de cette Ecotaxe PL chez nous soit diminuée de 25 %, que la Nationale 164 ne soit pas concernée et que le Finistère très excentré soit aussi exonéré de 25 % supplémentaire.
Sympa, non ?
Oui, sauf que…
… déjà des entreprises parlent de délocaliser leurs activités. Non pas en Inde ou au Pakistan mais belle et bien en Bretagne. C’est le cas de nombre d’entreprises Bas-Normandes qui se voient bien venir du côté de Fougères ou d’Antrain. Les collectivités locales flairant le bon coup, n’oublions pas que la taxe pro va disparaître, tiennent déjà des terrains à disposition. Cet exode pourrait entrainer la perte de 3 000 emplois chez nos voisins. Si l’on veut continuer dans l’absurde on peut alors dire que ces chômeurs feront qu’il y aura autant de voitures en moins sur les routes, c’est donc bon pour l’écologie.
Mais c’est même pire puisque des entreprises costarmoricaines ou morbihannaises envisagent de se délocaliser dans le.. .Finistère. Pour certaines il suffirait de quelques dizaines de kilomètres pour ainsi avoir un taux de taxe plus intéressant.
… le trafic va se reporter sur les axes « gratuits ». Nous n’avons donc pas fini d’en voir des camions passer dans nos campagnes. Un formidable bond en arrière pour la sécurité routière. Ces réseaux ne sont pas conçus pour recevoir une masse de trafic qui ferait plus que doubler pour pouvoir échapper à la taxe. Nous verrons donc fleurir des interdictions locales de transit, il y en a déjà de plus en plus, imposant un retour sur les axes payants.
… au final c’est le citoyen de base qui ouvrira son porte-monnaie. Les mesures décrites ci-dessus ne toucheront qu’une seule et même personne : le consommateur. Mais ce n’est pas bien grave puisque selon JL Borloo cela ne devrait représenter « qu’un demi-centime d’euro sur un kilo de fruits ». Alors pourquoi se priver ?
La taxe carbone.
Au cœur de tous les débats en ce moment, qu’est-ce donc ?
C’est le principe du pollueur – payeur. Fixée à 17 € la tonne de CO2, la taxe carbone sera progressive. Elle s'accompagnera d'une baisse d'impôts, variable selon la situation familiale et le lieu d'habitation : zone rurale ou zone urbaine. En clair ce sera une taxe qui ne rapportera rien à l’Etat et qui sera redistribuée, on peut donc se demander l’utilité de la mettre en place si ce n’est pour compliquer, encore un peu plus, une fiscalité nationale qui l’est déjà suffisamment .
Voici un lien qui vous permettra de connaître votre bilan carbone personnel : http://www.bilancarbonepersonnel.org/index.php?type_page=generique&page=accueil
Alors tout ça c’est bien joli mais on va se retrouver avec une nouvelle taxe, une de plus, qui, ô miracle, n’est pas censée augmenter les prélèvement et va même nous rapporter de l’argent, si, si, vous avez bien lu.
D’ailleurs voici les modalités : La compensation en faveur des ménages sera différente selon la taille de la famille et selon qu’elle vit en zone urbaine ou rurale
* 46 € pour les célibataires (60 pour ceux qui habitent en zone rurale)
* 92 € pour les couples sans enfant (122 € pour les ruraux)
* 10 € supplémentaires par personne à charge (142 € pour une famille rurale d'au moins deux enfants).
A titre d'exemple, un ménage avec deux enfants qui vit en ville bénéficiera, dès février, d’une réduction d’impôt de 110 €. Une famille équivalente qui vit à la campagne se verra octroyer une baisse d’impôts de 140 €. Au total, trois milliards d’euros financés par la taxe seront ainsi reversés aux ménages.
C’est pas beau tout ça ? Un impôt qui nous rapportera de l’argent, le rêve.
Enfin, sur le papier parce que personnellement je n’y crois pas beaucoup. Tout ce que je vois c’est que nous allons prendre 4 à 5 centimes, si ce n’est plus, de supplément à la pompe. Nous sommes l’un des pays les plus taxés sur ce plan mais ça ne doit pas être encore assez, on va en remettre une couche.
Sur le fond ce n’est pas très grave puisque nous allons tous payer équitablement.
Quoi ? J’ai dit une bêtise ?
Non, ce n’est pas possible ?
Pourtant si, vous avez raison.
Déjà les pêcheurs ont dit qu’ils ne payeraient pas. Allez, je suis bon prince, quand on sait ce que représente le gasoil dans l’exploitation de leur bateaux, ce n’est pas forcément étonnant.
Mais les agriculteurs sont aussi montés au créneau. Habitués des subventions ils ont du mal à concevoir qu’ils puissent payer à leur tour. Pourtant je ne vois pas bien l’utilité de posséder, par exemple, 3 ou 4 tracteurs de grosse puissance pour une même ferme. Ils ont obtenu, comme toujours, gain de cause, le sujet est donc clos.
Pour conclure, je dirais qu’il nous faut adresser quelques remerciements.
Merci au gouvernement. Actuellement c’est la droite mais la gauche avait aussi ses mesures à son programme électoral. Merci donc aux politiques de nous enfoncer encore un peu plus alors que les usines ferment les unes après les autres, que les grands groupes financiers réalisent des bénéfices, que de plus en plus de gens passent en commission de sur endettement, que les restos du cœur et autres banques alimentaires n’ont jamais autant fonctionné.
Merci aux politiques de nous coller des mesures qu’ils sont incapables de s’appliquer à eux-mêmes. Quelle est l’utilité pour un ministre d’avoir 5 ou 6 voitures très haut de gamme à sa disposition ? Et puis c’est tellement plus facile quand on gagne 10, 15 ou 20 000 euro par mois d’imposer des mesures à ceux qui ont du mal à en gagner 1 500.
Merci, surtout au chantre de l’écologie, à celui que les politiques ont élevés au rang de gourou en la matière, j’ai nommé Nicolas Hulot.
Vous savez celui qui nous fait découvrir de superbes paysages où jamais personne n’a mis les pieds et qu’il va pourrir avec ses Ulm, avions, hélicos et autres 4x4 pour ramener ses images.
Alors il se pose en bonne conscience en créant une fondation pour la planète, petit bémol, l’un de ses partenaires l’est autre que l’Oréal filiale de… Total.
Tout est dit.
Mes amis, soyez citoyens, mangeons les algues vertes en salade et ouvrons nos porte-monnaie.
Gueno, http://www.lesroutiersbretons.fr/