Salut Morgause,
Pour la version écolo, je suis tout à fait d'accord : je suis né dedans !
Pour la version théologique, j'ai réussi à m'en sortir : les dieux n'existent pas !
Etant issu du milieu rural le plus défavorisé, celui des Bretons de la Terre, j'ai vu ce monde disparaître entre les années 1950 et 1970. J'ai 59 ans, et je fais donc partie de la dernière génération qui a cotoyé et vécu avec les derniers monolingues bretons, qui ont désormais quasiment tous disparus. J'ai appris par l'une de ses nièces que Maria PRAT, de Lannion, est âgée de 99 ans, et qu'elle est aveugle. Et pourtant, que n'a t'elle pas animé les Beilhadegoù Bro Dreger (Veillées trégorroises)jusqu'à tant qu'elle a pu le faire.
J'ai assisté aussi à la renaissance de l'identité bretonne, avec la vague des Glenmor, Styvell, Tri Yann, etc ... au début des années 1970.
La revendication était avant tout nationale bretonne.
Le qualificatif de "celtique" n'est venu qu'après, lorsque certains Français ont retrouvé, grâce aux Bretons, leurs racines celtiques.
Mais ce "celtisme" là, "celtisme à la française", non plus basé sur une Histoire, mais basé sur des mythologies et sur des approches purement intellectuelles, voire ésotériques, a eu pour effet de diluer et de noyer le mouvement national breton.
La rupture est désormais chose faite : les néo-celtisants, tous sympathiques qu'ils peuvent être parfois par leur côté écolo, n'ont rien de commun avec le monde breton que j'ai connu et qui est en train de finir de passer.
Désolé. Ceci n'est pas par méchanceté. C'est simplement un constat.
Citation du Cioran : "
Seule une fleur qui tombe est une fleur complète".
Il en est aussi pour les civilisations.
JC Even