KAOU Galaad
Nombre de messages : 834 Age : 72 Date d'inscription : 17/02/2008
| Sujet: Le patois...........une langue qui a réussi ! Mar 4 Mar - 21:11 | |
| Le mot patois est souvent utilisé avec un profond mépris et pourtant on ne cesse de l'évoquer.Les linguistes, hommes et femmes confondus, s'accordent à dire que les patois, qui ne sont que des géniteurs de langues, sont non seulement dignes d'intérêts mais également des richesses culturelles à part entière. Pour commencer, je vous propose ce passage d'une interview d'Henriette WALTER, linguiste de réputation internationale, lors d'un salon de la littérature européenne - Citation :
- Prenez l'exemple des patois en France : "......il y a un siècle, les linguistes disaient "dépêchons-nous de décrire ces patois parce qu'ils vont disparaître". Et pourtant, si vous allez dans des coins pas tellement reculés de France, vous entendez encore des gens parler patois. Et vous entendez aussi des jeunes qui ont envie de connaître le patois du grand papa ou de la grand mère. Cela signifie que lorsqu'on a une langue, c'est quelque chose qui vous tient véritablement aux tripes. On ne perd pas sa langue comme cela."
Et en son temps, au XIXème siècle, Emile Egger, universitaire" déclarait : - Citation :
- Les dialectes longtemps en usage dans chaque province, dans chaque partie d'une grande province, abdiquent moins facilement encore devant la langue officielle que les libertés locales n'abdiquent devant le pouvoir d'un gouvernement central, si fort et si glorieux qu'il soit. Ces dialectes survivent donc, et survivent longtemps à l'organisation d'une grande nationalité, à la prédominance d'une langue nationale. Sans doute ils ont perdu, sous le nom un peu méprisé de patois, l'importance qu'ils avaient à l'origine ; mais chaque petite fraction du grand peuple s'obstine à les parler, et y retrouve comme un souvenir et une image de son ancienne liberté. Il y avait encore, à la fin du XVIIIe siècle, beaucoup de provinces françaises, la Bretagne, par exemple, où le français ne servait guère que pour les rapports des habitants avec l'administration supérieure, où il n'était compris et pratiqué que dans la haute société, où les campagnards s'obstinaient à n'employer que le patois de leur village. Après la révolution de 1789, lors de ce mouvement irrésistible qui entraîna la France à resserrer les liens de son unité sociale en abolissant les priviléges et en fondant l'égalité civile, une de nos assemblées révolutionnaires eut la pensée que que l'on pouvait aussi anéantir les patois.
La Révolution est passée et nous sommes toujours là ! A suivre.......... | |
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