Dans la forêt de Gâvre, vers 1835, on parlait de l'apparition du Mau-Piqueur; personnages bruyants qui appartiennent à l'autre monde :
tantôt ils apparaissent isolément, tantôt ils sont nombreux, soufflent dans des instruments sonores et sont accompagnés de chiens fantastiques
on le voyait faire le bois, tenant à la chaîne son chien noir et ayant l'air de chercher des pistes.
On l'appelait aussi « l'avertisseur de tristesse » et ses yeux laissaient couler des flammes quand il prononçait les mauvaises paroles :
Fauves par les passées,
Gibiers par les foulées,
Place aux âmes damnées !
Selon la croyance du couvert, l'apparition du mau-piqueur annonçait la grande chasse des réprouvés.
Sa venue était un méchant signe; mais quiconque rencontrait la chasse n'avait qu'à préparer sa bière, car ses jours étaient comptés.
Plusieurs de ces chasses étaient conduites par des seigneurs du temps passé, condamnés, comme les coryphées des chasses aériennes, à revenir éternellement en punition des cruautés qu'ils avaient exercées sur leurs vassaux.
Une des légendes forte du Gâvre est celle du passage du Duc de Bretagne Konan an Tort, qui s’allongea sous un chêne afin d’y prendre repos avant de mener bataille contre les français. Il est dit que toute la nuit, un corbeau croassa au dessus de lui, en sifflotant “Conquereu, Conquereu...”. Excédé, au petit matin un soldat tua l’oiseau d’une flèche. Au levé du jour le Duc cessait de répéter le mot “Conquereu” synonyme de Conquereuil (ville voisine) et mena un combat victorieux contre les Français. Depuis ce jour, une légende est née, celle du “Chêne au Duc”.
La forêt du Gavre serait aussi hantée par des géants. Mais je n’ai pas trouvé d’informations sur eux.