"Ils n'avaient pas conscience de parler une autre langue (à part peut-être dans le pays de Lamballe, et encore...), par contre ils avaient effectivement bien conscience de parler différemment, mais ce n'est pas la même signification (un peu comme la différence entre les questions : "qu'est ce que tu parles ?" et "comment tu parles ?"). Ils pensaient changer de variations, mais pas de variétés, ils ne s'entendaient pas dire (et croire) "tu ne parles pas français !" mais "tu parles mal français" (rien à voir avec le breton ou le basque par exemple). La compréhension de tels discours provoquent des représentations différentes qui ne sont pas valorisantes (quand on comprend la force de la norme linguistique en fRance).
Et je ne devrais pas utiliser l'imparfait, puisque c'est encore le cas aujourd'hui..."
D'accord avec toi sur ce coup, en gros. Une petite nuance: vu qu'un grand oncle à moi disait de la littérature comique rimée en "gallo", je pense que le patois jouissait quand même d'un statut , disons "communautaire", dans son esprit et dans celui de ses auditeurs. Une certaine forme de "résistance" à l'idéologie de la langue dominante.